La BCE ralentit le rythme de hausse des taux d'intérêt avec une hausse d'un demi-point à 2,5%
Il s'agit de la quatrième hausse consécutive, après la hausse de 0,5 point en juillet et de 0,75 point en septembre et octobre, respectivement.
Elle revoit l'inflation pour cette année à la hausse, à 8,4%, et prévoit une récession au premier trimestre 2023.
La Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau relevé ses taux d'intérêt ce jeudi, bien qu'elle l'ait fait à un rythme plus lent que les fois précédentes : la hausse a été d'un demi-point, jusqu'à 2,5 %, se situant aux niveaux de décembre 2008. C'est la quatrième hausse consécutive depuis la première entreprise par la banque européenne en juillet.
L'objectif du superviseur est d'enrayer la hausse de l'inflation, qui a clôturé en novembre à 10% dans la zone euro, loin de l'objectif de 2% fixé par le mandat de la BCE.
Ainsi, après les hausses de 0,5 point de juillet ; de 0,75 point en septembre et octobre respectivement ; et 0,5 point ce jeudi, les taux d'intérêt de la BCE sont désormais à 2,5 %. En revanche, la facilité de crédit, qui prête aux banques au jour le jour, monte à 2,75 %, et la facilité de dépôt, pour laquelle elle rémunère les dépôts bancaires au jour le jour, à hauteur de 2 %.
Le superviseur marche dans les pas de la Réserve fédérale américaine (USA), qui ce mercredi a également relevé ses taux d'un demi-point, et n'exclut pas de nouvelles hausses dans les mois à venir. une note.
L'évolution de l'inflation et, dans une large mesure, des prix de l'énergie en dépendra. Pour l'instant, une forte vague de froid a déjà frappé les pays d'Europe du Nord en décembre, de sorte que leurs ménages pourraient ne pas économiser autant de gaz que prévu avec les prévisions antérieures d'un hiver doux et les stocks s'épuiseront encore plus rapidement. Par ailleurs, de fortes pressions salariales subsistent dans les pays de la zone euro.
Relève la prévision d'inflation à 8,4 % en 2022
La BCE a également révisé à la hausse sa prévision d'inflation pour la zone euro pour cette année, à 8,4 % (trois dixièmes de plus), et celle pour 2023, à 6,3 % (huit dixièmes de plus). En 2024, elle estime que l'inflation sera de 3,4 % (1,1 point de plus) ; et il a avancé qu'en 2025, il sera de 2,3 %.
Hors alimentation, l'agence s'attend à ce que l'inflation sous-jacente soit de 3,9% en 2022, passant à 4,2% en 2023 et tombant à 2,8% en 2024 et 2,4% en 2025.
La BCE rappelle que bien que l'inflation se soit établie à 10 % en novembre, six dixièmes de moins qu'en octobre, la hausse des prix alimentaires et les pressions inflationnistes sous-jacentes dans l'ensemble de l'économie « ont augmenté et persisteront pendant un certain temps ».
Prévoit une récession au premier trimestre 2023
Dans le même ordre d'idées, l'agence prévoit que la zone euro entrera en récession au premier trimestre 2023, car elle s'attend à une contraction de l'économie européenne au quatrième de cette année, qui se poursuivra dans la suivante. "Selon les dernières projections des services de l'Eurosystème, si une récession devait se produire, elle serait relativement courte et peu profonde", ajoute-t-il.
"Ce serait relativement court et peu profond"
Après la réunion du Conseil des gouverneurs, la BCE a annoncé qu'elle relevait ses prévisions de croissance économique pour la zone euro pour cette année à 3,4 % (trois dixièmes de plus que la prévision précédente), mais qu'elle la réduisait pour 2023 à 0,5 % (quatre dixièmes de moins). Dans cette ligne, il maintient ceux de 2024 à 1,9% et vise 1,8% en 2025.
Avec cela, il souligne que ce qui est attendu, c'est que "la croissance sera modérée l'année prochaine", bien qu'elle ait été considérablement révisée à la baisse par rapport aux projections précédentes. "À plus long terme, la croissance devrait s'accélérer à mesure que les vents contraires actuels s'estompent", indique-t-il.